Interview de Sarah Marini, infirmière en IPA
Pourquoi vous êtes-vous engagé ?
"Il n’existait auparavant aucune évolution clinique pour les infirmiers. Ayant eu un parcours essentiellement basé sur cette discipline en hospitalier, la perspective IPA m’est apparue comme évidente."
Quelles ont été les études que vous avez effectuées ?
"Le diplôme d’IPA passe par une validation des trois ans de DE infirmier puis à minima une expérience de 3 ans en tant que tel. Un projet est demandé par la suite à l’admission en master IPA qui s’effectue donc sur deux année supplémentaire en faculté de médecine."
Comment se passe votre travail au quotidien ?
"Le travail d’IPA nécessite une rigueur de travail très intense concernant la construction de l’activité de consultation. La mise à jour des pratiques, l’apprentissage de connaissance médicale demande énormément d’implication et repose sur la notion de responsabilité propre inconnue jusqu’alors des infirmiers.
Au quotidien, le travail est donc intense mais très enrichissant, ne serait-ce que pour les échanges entre professionnels. Le travail d’IPA repose essentiellement sur un travail d’équipe similaire à ce que j’ai toujours connu à l’hôpital, et rend au quotidien une qualité des soins pour les patients réellement impactante."
Quel est votre rôle ?
"Nous ne faisons pas d’actes infirmiers.
Je m’occupe essentiellement de suivre des patients atteints de pathologies chroniques. Ce qui est intéressant chez les IPA c’est le fait que nous soyons très transversaux dans la prise en soins des patients. De fait, le patient polypathologique, complexe a un suivi spécifique qui demande d’être multidimensionnel. Nos consultations sont prévues à cet effet mais aussi afin de permettre de redonner de l’accès aux soins quand il n’y en a pas."
Pouvez-vous m'expliquer l'organisation d'une journée type ?
"J’effectue des visites à domicile sur une journée pour les patients ne pouvant plus se déplacer que je peux étendre si besoin. Pour le reste je travaille en cabinet où je reçois les patients.
Les patients viennent pour le suivi de leur diabète par exemple que j’effectue en alternance avec l’endocrinologue. L’intérêt est de pouvoir agir plus rapidement dans l’équilibre d’un diabète avec les modifications des traitements tous les trois mois voir plus souvent si besoin.
Je peux aussi créer des demandes d’aide en effectuant les échelles de fragilité…
Comme allez vers des cas plus complexes de iatrogénie médicamenteuse due à la
polypathologie, dépistage de décompensation cardiaque en amont avec la possibilité
d’effectuer certains examens (ECG, Spirométrie, bilans…). Je peux répondre aux
problématiques de terrain rencontrées par les IDE notamment sur des avis et conduite à tenir.
Je suis aussi en lien avec le/les médecins avec qui je travaille afin de pouvoir s’organiser à répondre aux patients dans les plus brefs délais selon la problématique et surtout selon mes compétences propres."
Comment se déroule l'installation d’une IPA ?
"C’est un parcours du combattant en terme d’administratif. Il faut déclarer sur l’Ordre infirmier notre changement d’activité. Puis à toutes les organisations : responsabilité juridique, assurance, URSSAF, CARMPIMKO, CPAM, …
Cela permet d’avoir l’envoie de notre carte professionnelle.
Nous avons droit à une aide à l’installation par la CPAM soumise à imposition et à indicateurs avec une obligation d’exercice pendant 5 ans."
Comment se déroule la collaboration avec les médecins et autres PS ?
"Elle est fluide, simple, et bienveillante dès lors que nous communiquons. Je veux dire par là que l’exercice libéral enferme les personnes dans une solitude que l’on connait tous et ma profession repose sur le contraire.
Il reste toujours quelques exceptions et résistants au changement car cela demande de s’organiser autrement clairement."
Comment êtes-vous perçue par les autres PS et infirmières ?
"Comme un nouveau recours qui va faciliter la prise en soins du patient avec les personnes avec qui je travaille actuellement.
Il est important de noter qu’au-delà d’être perçue positivement par les autres professionnels aujourd’hui il est encore plus important de regarder ce que le patient perçoit. Et c’est plus que positif me concernant sinon j’aurai déjà jeté l’éponge.
Pour les personnes ne travaillant pas avec un IPA, il est difficile de se projeter et c’est plutôt par crainte financière que mon activité est perçue comme négative, par manque de connaissance tout simplement du sujet.
Nous avons été un outil dans les campagnes politiques avec une communication désastreuse ce qui n’a pas aidé dans notre implantation et encore plus aujourd’hui avec les conventions médicales. Néanmoins, je pense que cela reste personne dépendante. Nous avons 15 belles années de retard sur les autres pays concernant la pratique avancée mais je suis aujourd’hui persuadée de la nécessité de cette transformation du système de santé au bénéfice des patients."
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